Lire illégalement – Partie 1 : un fléau silencieux pour les artistes et éditeurs
« 72 % du contenu coréen distribué illégalement à l’étranger est des webtoons »
Park Jeong-ryeol, directeur de l’Agence de protection du droit d’auteur

.1. « Soutenir en piratant » : une illusion qui détruit l’édition
Le piratage n’est jamais anodin. Taper des mots-clés comme “Scan BL”, “scan Yaoi”, “Manhwa BL”, “Love Shuttle scan” ou “Payback scan” sur un moteur de recherche peut sembler innocent, mais chaque clic alimente un système qui fragilise gravement les créateur·rice·s. Contrairement à une idée reçue, « Le piratage fait de mal à personne »… ❌ FAUX !
Il affecte directement les artistes, les éditeur·rice·s et tous les acteur·rice·s de la chaîne du livre, en mettant gratuitement à disposition des œuvres qui nécessitent des mois, parfois des années de travail acharné.
Certain·e·s pirates prétendent même « soutenir » les créateur·rice·s ou les maisons d’édition en ajoutant des liens vers les boutiques officielles. Cette stratégie n’est rien d’autre qu’une tentative de légitimer une activité illégale. Elle ne répare en rien le préjudice et banalise une pratique qui pénalise les ventes légales, mettant en danger l’existence des futures publications.
.2. Une œuvre piratée, c’est un revenu en moins pour celleux qui la créent.
En tant que maison d’édition engagée, Nao Studio Publishing réaffirme qu’un véritable soutien passe par des achats légaux, une mise en valeur respectueuse des œuvres et une reconnaissance du travail effectué par chaque maillon de la chaîne créative et éditoriale.
Beaucoup ne s’en rendent pas compte, mais lorsqu’on lit des scans sur des sites illégaux, on ne lit pas 
« gratuitement ». On se dit souvent : « C’est gratuit, donc c’est cool. » Mais si c’est gratuit… c’est que ce n’est pas normal. Rien n’est réellement gratuit.
Chaque chapitre, chaque page que tu lis est le fruit du travail de plusieurs personnes : un·e auteur·rice, des éditeur·rice·s, des traducteur·rice·s, des graphistes… Toutes et tous investissent du temps, du talent et de l’argent pour te proposer des histoires de qualité.


.3. Derrière le “gratuit”, un business du vol
Les sites de scans illégaux ne sont pas des fans désintéressés. Ce sont des plateformes qui volent et exploitent les œuvres sans autorisation, tout en générant des profits. Abonnements VIP, dons demandés, publicités intrusives… des sites proposant des titres populaires comme “Payback Scan” ou “Love Shuttle Scan” monétisent le contenu, sans qu’un centime ne revienne aux artistes.
Chaque chapitre lu illégalement contribue à financer ce système de vol. Les créateurs, qui ont imaginé et donné vie à ces histoires, ne reçoivent rien pour leur travail. Comprendre cela, c’est prendre conscience de l’impact réel de la lecture illégale et pourquoi soutenir les œuvres légalement est essentiel.
.4. Quand les pirates s’enrichissent, les artistes trinquent
En Corée du Sud, certains sites pirates comme Nunu TV ont généré des milliards de wons de profits en diffusant des contenus volés. Ce sont de véritables entreprises illégales déguisées, qui exploitent les œuvres des auteur·rice·s… tout en s’enrichissant !
Certains disent : « Mais ça donne de la visibilité aux auteur·rice·s ! » ❌ Faux.
La seule visibilité utile est celle qui existe sur les plateformes officielles, car c’est là que les chiffres comptent, que les auteur·rice·s sont rémunéré·e·s, et que les éditeur·rice·s peuvent continuer à proposer de nouvelles œuvres.
Au-delà de la violation des droits économiques, le piratage porte atteinte au droit moral des auteur·rice·s. Les éditeur·rice·s français·es collaborent directement avec les ayants droit — auteurs et maisons d’édition coréennes — pour acquérir légalement les droits papier et numériques. Ces accords impliquent un investissement financier conséquent, une responsabilité éditoriale, et un respect strict de l’intégrité des œuvres.
Certaines plateformes illégales prétendent acheter « légalement » des chapitres, puis les diffusent massivement sans autorisation. Cette pratique est strictement interdite par la loi et constitue une violation flagrante du droit d’auteur, quels que soient les moyens d’obtention initiaux. Aucune acquisition, même payante, ne donne le droit de reproduire ou de partager une œuvre sans l’accord explicite de ses ayants droit.
Ces pratiques contournent les contrats conclus entre ayants droit et éditeurs, bafouent le respect de l’intégrité des œuvres, et privent les créateur·rice·s de la reconnaissance et de la rémunération qui leur sont dues.
Protéger les œuvres, c’est aussi garantir la dignité et les droits des artistes à l’origine de ces créations.
source : yna.co.k , n.news.naver.com, Lezhinus.com

Piratage de livres – Partie 2 : conséquences sur le bien-être et le travail des auteurs
Dans la Partie 2, nous explorons comment le piratage de livres influence la santé et le travail des auteurs et créateurs.